vendredi 23 octobre 2015

Ce que vous êtes censé penser contre ce que vous pensez

Article original de Jon Rappoport, publié le 4 Octobre 2015 sur le site jonrappoport.wordpress.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


 


Je pourrais retracer mes trente années de journalisme d’investigation comme un long projet émanant de ce que les gens sont censés penser.

Qu’est-ce qu’ils sont censés penser sur les armes nucléaires, les pesticides, les médicaments, les vaccins, les élections présidentielles, les grands médias, la CIA, la politique étrangère américaine, les méga-corporations, la recherche sur le cerveau, le collectivisme, la surveillance, la psychiatrie, l’immigration…

Dans chaque cas, il y a un ensemble de messages diffusés à la population. Ces messages sont projetés pour remplacer ce que les gens penseraient de leur propre chef, si on leur en laissait l’initiative. Et dans de nombreux cas, ces messages ont le même thème sous-jacent : ressentir une sympathie illimitée.

Ressentir une sympathie illimitée ou autre chose.

 
Dans le domaine de l’immigration, par exemple, les gens sont censés accueillir un nombre incalculable de réfugiés sur leurs côtes et dans leurs  villes ou villages. S’ils ne manifestent pas de signes de bienvenue, ils sont mauvais, ils sont froids, ils sont capitalistes, sans amour, ils sont cruels, inhumains. Ils sont immunisés contre leurs propres sentiments de culpabilité et de honte.

 
Car ce nous est aussi un intéressant coupable, concerné par la question. Un nous qui a envahi d’autres pays, un nous qui a bombardé les populations, imposé des sanctions économiques dévastatrices, lancé des entreprises de pillage avec les multinationales, et donc nous devons maintenant ouvrir nos portes à ces réfugiés.

 
Ce n’est pas le gouvernement qui a fait ces abominations. L’État ne fait pas ces choses-là. Nous les avons faites.

 
Nous est un concept collectiviste très, très populaire. Il attribue une culpabilité de masse, tout en exonérant de toutes les façons possibles les dirigeants politiques de la collectivité.

 
Nous est une grosse bulle de fromage fondu qui enveloppe chacun de nous. Nous est un concept métaphysique qui remplace Je. Il n’y a pas de Je.

 
Par conséquent, ce que certains individus illusionnés pourrait penser et décider et déterminer de leur propre avis – ce qui pourrait très bien aller à l’encontre du nous – est sans pertinence.

 
Quand il est temps d’entreprendre des guerres sur une grande échelle, il y a un George Bush qui annonce ce que le nous veut. Et quand vient le temps de la culpabilité, de la sympathie et que le cœur saigne, il y a un Obama qui annonce ce que le nous veut.

 
En général, le nous est là pour convaincre l’individu qu’il est inutile et impuissant contre la bulle de fromage fondu qui avance sur lui. Il n’a pas besoin de se fatiguer à penser ce qu’il pense vraiment, parce que cela ne ferait aucune différence. Il est beaucoup plus confortable de faire partie de la masse qui s’agglutine, en attendant des instructions sur la meilleure façon de servir l’humanité.

 
La logique, les considérations rationnelles, la capacité d’analyser une ligne de pensée et de trouver des failles et des lacunes et des supercheries? Tous ces concepts sont démodés et ne qui ne s’appliquent pas à nous.

 
Voyez-vous, le nous est tout autre chose. Il procède en commettant une agression ou en exigeant une sympathie sans bornes, selon ce qui est demandé par nos dirigeants.

 
Il se déplace comme une coulée de lave s’échappant lentement d’un volcan, inexorablement. Le gloubiboulga. Il n’a pas besoin de l’intelligence individuelle. Faire des distinctions est inutile.
Quelqu’un pourrait penser que peut-être la solution à cet état misérable de notre condition serait de trouver un autre nous auquel appartenir. Un qui permettrait de résoudre l’ensemble du problème.

 
Mais la solution sous-jacente, aussi redoutable que cela puisse paraître, c’est de démanteler entièrement le nous. Exposons-le pour ce qu’il est. Et rétablissons l’individu et ce qu’il pense, non pas ce qu’il devrait penser.

 
La bulle de fromage fondu, la coulée de lave sont de fausses constructions. Elles ont été mises là par la communication et par la stimulation pour engager l’individu et lui faire croire qu’il est excessivement privilégié. Qu’il n’était avant qu’un outsider et qu’il ne pouvait pas connaître la nécessité et la joie de l’appartenance.

 
Il se comportait comme un criminel, voire un terroriste. Il dénigrait la puissance, la chaleur et l’humanité du foyer collectif.

 
Ce que la plupart des gens prennent pour la réalité est en fait inventé pour le nous.
Et pour prendre tout cela avec un peu de recul, la réalité ainsi créée est destinée à détourner l’individu de la découverte de la profondeur de sa propre puissance, la puissance créatrice.

 
Chaque religion organisée, chaque État, chaque système soi-disant spirituel ou philosophique est construit pour faire dérailler l’individu de cette manière.

 
Jon Rappoport

 
Pour lire la méga-collection de Jon, Exit From The Matrix, c’est là.

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