jeudi 15 octobre 2015

Crise syrienne : et après ?

Article original de Brandon Smith, publié le 07 Octobre 2015 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


 

La crise syrienne et la confluence des intérêts qui s’affrontent étaient tout à fait prévisibles. En fait, j’ai écrit un article sur mon ancien site en 2010 décrivant le potentiel de la Syrie comme catalyseur idéal pour un conflit mondial, article intitulé Est ce que les mondialistes vont déclencher une autre guerre mondiale?

 

Dans ce document, je résume l’histoire douteuse des guerres fabriquées au cours du siècle passé, y compris la nature des opérations sous faux drapeaux et faux paradigmes créées par les mondialistes visant à diviser les nations et les peuples pour les monter les uns contre les autres. Cette stratégie de la guerre fabriquée – avec en parallèle l’effondrement économique lui aussi fabriqué – a été utilisée maintes et maintes fois par les élites pour générer artificiellement le chaos et ensuite consolider et centraliser le pouvoir tandis que les masses étaient aveuglées par la confusion.


Même à l’époque, le problème en Syrie semblait évident :
«… Nous avons Israël, possédant l’arme nucléaire, qui est démangé par son envie d’attaquer l’Iran. Nous avons l’Iran engagé dans un pacte de défense avec la Syrie contre Israël. Nous avons la Syrie avec des bases et des armes de la marine russe sur son sol, et nous avons les États-Unis se déchaînant au Moyen-Orient, empiétant sur les frontières du Pakistan et du Yémen, et globalement faisant chier tout le monde. Ce que nous avons est une recette mondialiste pour le désastre, utilisant les mêmes ingrédients utilisés lors des dernières grandes guerres … »
Seulement un an après, j’ai publié un article sur le début de l’insurrection civile en Syrie, en commençant par le «mouvement de protestation Daraa», aidé par les agences de renseignement secrètes, y compris la CIA.

En 2012, je décide de réexaminer ma théorie originale avec la Syrie comme catalyseur mondial dans mon article Syrie et Iran, des dominos conduisant à la guerre mondiale.

Dans cet article, j’ai senti qu’il était nécessaire de résumer les tendances dans la région, jusqu’où elles pourraient conduire, et comment les mondialistes pourraient exploiter chaque scénario pour forger un faux conflit entre l’Est et l’Ouest. J’avais prédit que l’ensemble de l’insurrection syrienne serait provoqué artificiellement par des intérêts liés à l’Otan, en raison de la nature suspecte du Council On Foreign Relations (CFR) et leurs soudaines déclarations publiques en faveur d’al-Qaida en Syrie. L’implication américaine dans le financement et la formation de l’organisation, que nous connaissons maintenant comme ISIS (ou al-Qaida 2.0), a été prouvée.

J’avais prédit que les troupes terrestres américaines entreraient en Syrie. Ce qui est arrivé, mais le gouvernement américain soutient que leur rôle et leur nombre sera limité.

J’ai suggéré qu’une fois que les troupes américaines auraient été déployées à n’importe quel titre dans la région, l’Iran joindrait ses forces à celles du gouvernement syrien sous l’égide de leur pacte de défense mutuelle déjà existant. Aujourd’hui, les troupes iraniennes entrent en Syrie en masse pour des opérations de combat.

J’ai également prédit que l’implication américaine en Syrie finirait par provoquer une réaction militaire de la Russie et une réponse financière de la Chine. Bien que la Chine n’ait pas encore utilisé le conflit comme une excuse pour accélérer la vente de ses bons du Trésor américain, la Russie est désormais pleinement engagée dans des frappes aériennes et prépare une invasion terrestre, qui pourrait dépasser 150 000 soldats.

Certains développements que j’ai suggérés dans mes articles précédents ne sont pas encore survenus, mais je crois que les circonstances sont plus que suffisantes pour qu’ils arrivent. Par exemple, je crois qu’Israël est toujours le joker ultime dans la crise syrienne. Une réponse militaire d’Israël est plus que possible, en particulier contre l’Iran en représailles à son installation dans la région. Une plus grande implication américaine, y compris par un plus grand engagement de moyens navals majeurs, est probable. Et si les États-Unis ou Israël intensifiaient leur actions, je crois que l’Iran fermerait le détroit d’Ormuz, peut-être même avec l’aide de la Russie.

Le président russe Vladimir Poutine a laissé entendre que l’activité israélienne dans l’espace aérien syrien serait interdite, et on rapporte que certains incidents évités de justesse entre des combattants russes et israéliens se sont produits.

Actuellement, les relations des États-Unis avec la Russie sont à un plus bas jamais vu depuis la guerre froide. Dans l’intervalle, les mondialistes ont créé une tempête parfaite de divers intérêts susceptibles de provoquer des conflits qui pourraient très bien mener à une guerre mondiale pure et simple. Cela dit, il existe différentes sortes de guerre. Comme je le disais il y a cinq ans, les élites n’ont pas nécessairement besoin de la menace d’une guerre nucléaire pour ouvrir la porte à l’effondrement.

Une guerre économique serait tout aussi dévastatrice dans de nombreuses parties du globe et aux États-Unis en particulier, provoquant une réduction massive de la population par la famine en l’espace de quelques mois, tout en laissant une grande partie des infrastructures intacte. La guerre économique est aussi une distraction parfaite pour divertir le public des crimes des financiers internationaux. Notre structure financière est déjà au milieu d’une implosion provoquée par les politiques des banques centrales délibérément destructrices. Mais au milieu de la guerre économique, on peut faire porter le blâme de telles atrocités monétaires tout simplement sur la fourberie de l’Est. La débâcle syrienne rend le scénario d’une bataille économique entre l’Est et l’Ouest crédible pour beaucoup de gens à travers le monde.

Quoi qu’il en soit, un conflit régional plus large, du genre guerrier, est certainement garanti dans un proche avenir.

L’Arabie saoudite a dénoncé l’implication de la Russie et de l’Iran en Syrie et a accru son soutien aux rebelles modérés. Bien sûr, comme nous l’avons vu à plusieurs reprises ces deux dernières années, il n’y a en fait aucun modéré en Syrie alors que des groupes rebelles continuent d’obtenir de l’Ouest de l’argent et des armes, puis rejoignent les rangs d’ISIS.

Les Saoudiens ont clairement fait savoir qu’ils ne pourront jamais accepter une situation dans laquelle le régime de Assad continue à détenir le pouvoir en Syrie. Ils ont menacé d’intervenir militairement dans le cas où Assad prendrait le dessus sur l’insurrection. Gardez à l’esprit que les Saoudiens ont déjà engagé leurs forces au Yémen.

Les tensions sont également en augmentation entre l’Arabie saoudite et l’Iran sur l’implication syrienne, malgré le soutien récent de l’Arabie à l’accord nucléaire US/Iran. Le Conseil européen pour les relations étrangères a averti qu’il n’y a maintenant plus de «médiateurs pour une désescalade» dans la région. Bien sûr, c’est exactement la situation que les mondialistes préfèrent.

La Turquie est également un facteur de tension maintenant, avec les responsables turcs alléguant de violations de l’espace aérien par la Russie, et les forces turques opérant avec au moins une capacité limitée en Syrie et en Irak. La Syrie est une bombe à retardement et il y a trop d’étincelles potentielles pour les énumérer toutes. Les mondialistes ont provoqué une situation dans laquelle un effet domino désastreux est presque garanti.

Une autre conséquence plutôt inattendue de la crise syrienne est l’effort désormais actif des élites pour développer une stratégie Cloward-Piven utilisant les soi-disant réfugiés syriens pour déstabiliser l’UE et peut-être même les États-Unis. Déjà, le nombre suggéré de ces réfugiés, dont beaucoup d’entre eux ne sont même pas syriens, a augmenté de 10 000 en partance pour les États-Unis à 100 000. Je crois que la crise continuant de croître, ce nombre atteindra un million de réfugiés ou plus à destination des USA. Attendons nous à voir de nombreux éléments extrémistes passant nos frontières parmi eux.

Il est absolument impératif de se rappeler que quoiqu’il arrive d’un côté ou de l’autre, presque tous les éléments de cette crise ont été mis en scène. La guerre et le désespoir économique sont les outils ultimes pour changer de monde. Ils nettoient l’ardoise bien proprement, pour ainsi dire, et rendent floue la perception du public par la peur. Ce que vous pensiez impossible aujourd’hui deviendra demain plutôt raisonnable quand la crise se développera ; et cela inclut la déconstruction finale des valeurs constitutionnelles, la militarisation de notre société, la perte de la prospérité financière, l’extrême dégradation des niveaux de vie et la centralisation ultime de tout.

Il est également important de réaliser qu’il n’y a pas de côtés dans ce conflit. Le paradigme Est/Ouest est une imposture aux proportions épiques et l’a toujours été. Les faux côtés sont destinés à distraire et dérouter le public. Ils sont conçus pour créer des objets de contrefaçon à blâmer. Ils sont un anathème à la vérité.

Pour des analyses plus amples et plus approfondies sur les développements possibles à l’échelle mondiale, s’il vous plaît, lisez mes articles Explications de la fin du jeu économique et Est-ce que l’Amérique a été conçue comme l’ultime vilain de l’Histoire?

La question aujourd’hui est simplement une question de calendrier. Combien de temps avant qu’un événement quelconque appuie sur la gâchette? Combien de temps avant que les avions israéliens entrent en contact avec des combattants russes ou iraniens? Combien de temps avant que les troupes américaines entrent en contact avec les troupes russes? Combien de temps avant qu’Israël ou l’Arabie saoudite frappent l’Iran? Et si les États-Unis la soutiennent complètement, combien de temps avant que toute la dynamique du Moyen-Orient ne se retourne et que l’Amérique perde son statut sur le pétrodollar? Avec la rapidité des événements provoquant le cyclone politique, je n’imagine pas avoir à attendre très longtemps pour le savoir.

Brandon Smith




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