lundi 5 septembre 2016

Le globalisme est une relique barbare – Le tribalisme volontaire est l’avenir

Article original de Brandon Smith, publié le 24 Août 2016 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr



J’ai écrit assez longuement sur l’idéologie de la mondialisation au cours des derniers mois, principalement parce que les lignes de front entre la souveraineté et la centralisation mondiale n’ont jamais été mieux définies qu’en 2016. Par le passé, les globalistes ont souvent caché les véritables motifs de leur culte ; à savoir d’effacer les frontières nationales et tous les vestiges de l’auto-gouvernance. Normalement, ils ne se seraient prononcés que sur les grands avantages de la mondialisation, tout en ignorant le fait que des millions de personnes ne l’accepteraient pas. Aujourd’hui, cependant, les globalistes sont sortis du bois et s’avancent pour une confrontation directe avec les partisans de la souveraineté.



Après le référendum du Brexit, un nouveau ton semble avoir été donné. Les élites sont maintenant apparues dans les médias traditionnels pour statuer en substance que, oui, ils sont globalistes, oui, ils veulent la centralisation totale et oui, ils sont là pour mener une bataille philosophique et / ou physique avec ceux qu’ils appellent les « populistes » (aussi connus comme conservateurs ou souverainistes).

Quand, précédemment, ils discutaient de la mondialisation, c’était toujours présenté comme une sorte de progression naturelle des événements, plutôt qu’un ordre du jour. Le premier secret de la propagande élitiste est leur affirmation constante que le globalisme est inévitable, et qu’il est insensé de lutter contre lui, car c’est l’évolution future inévitable de l’humanité. Le fait est que si le globalisme est si inévitable, les élites n’auraient pas besoin de dépenser des milliards de capital et des décennies d’énergie, à essayer de tromper les masses pour le leur faire accepter. Si le globalisme était si inévitable, est-ce que les élites ne pourraient pas simplement retourner dans leurs villas avec piscine, sirotant leurs martinis secs et se contentant juste de regarder tout cela se dérouler de lui-même ?

Au lieu de cela, les élites ont imposé le globalisme au public, et selon nos indications, elles se préparent à la guerre pure et simple, afin de forcer les populistes à leur conformité.

Le second secret de la propagande élitiste se trouve derrière leur stratégie visant à dissimuler la centralisation par de la décentralisation. Par exemple, la nouvelle demande globaliste est celle d’un abandon d’un système dans lequel le dollar est la monnaie de réserve mondiale, pour un système dans lequel un panier de devises devient la monnaie de réserve mondiale, comme dans un mouvement vers un monde multipolaire. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité.

En réalité, le système de panier de devises pour lequel les élites font pression, doit faire advenir le système des droits de tirage spéciaux du FMI. Cela veut dire qu’il y aura un changement au détriment du dollar vers les DTS et que cela entraînera un même pouvoir plus centralisé pour les élites. Cela ne veut pas dire un monde plus multipolaire, mais un monde uni-polaire.

Ce sont des analyses de ce genre qui exposent la grande faiblesse du globalisme comme idéal − les élites ne peuvent pas l’accomplir sans utiliser la tromperie et la force contre des innocents. Une telle philosophie est un échec par défaut.

Le troisième secret de la propagande mondialiste est qu’ils présentent le système comme si c’était une nouvelle idée. C’est encore un autre mensonge. Le globalisme est simplement une autre forme étendue de la centralisation (ou du collectivisme), et la centralisation a été l’outil dominant de contrôle culturel depuis toujours. Ce qui est vraiment nouveau, ce sont les gouvernements élus librement et le tribalisme volontaire des républiques constitutionnelles, qui sont le concept social le plus récent et le plus avancé de l’ensemble de l’histoire humaine. Ces systèmes présentent un potentiel de décentralisation durable, aussi longtemps que les participants restent vigilants à ne pas être cooptés par les globalistes.

Malheureusement, les habitants de l’Amérique et le reste de l’Occident n’ont pas fait preuve de vigilance depuis un certain temps, et aujourd’hui, notre expérience de la souveraineté est tordue, érodée et dépassée.
Certains semblent trouver un nouvel espoir dans la montée de l’activisme conservateur comme le mouvement Brexit du R.U.. Comme je l’ai expliqué dans mon article pré-référendum Brexit – Événement déclencheur mondial, faux ou quelque chose d’autre, ces mouvements sont un pas dans la bonne direction, mais ils ont tendance à sous-estimer la stratégie globaliste.

Je soupçonne, suivant la preuve décrite dans l’article lié ci-dessus, ainsi que par le comportement des élites depuis le référendum du Royaume-Uni, qu’un plan est en cours pour PERMETTRE aux conservateurs et aux militants souverains des victoires marginales. En fin de compte, pour que les élites atteignent leur objectif de centralisation totale à la fin, ils ont besoin de diaboliser totalement et de détruire leurs adversaires philosophiques. Autrement dit, ils ont besoin de faire passer les conservateurs et les combattants de la liberté pour des monstres historiques, et pour se révéler, eux, être les héros du jour. La seule façon pour les élites de gagner, c’est de tromper les masses pour accepter et même exiger la mondialisation, tout en chassant les principes conservateurs comme dangereux ou mauvais.

Mais comment pourraient-ils y arriver ?

C’est très simple, vraiment. Ils ont déjà ouvert la voie à une crise économique et politique internationale dans des proportions épiques. Pourquoi ne pas laisser les conservateurs et les souverainistes prendre le relais en tant que capitaines d’un navire déjà en train de couler, puis les blâmer quand il n’y aura pas suffisamment d’embarcations pour sauver les passagers ?

Pour prolonger cette pensée, à savoir comment je pouvais prédire correctement le succès du vote du Brexit, c’est la raison pour laquelle j’ai toujours fait valoir que la Fed allait continuer à augmenter ses taux d’intérêt en 2016, malgré de multiples signes d’un ralentissement et d’une récession, et pourquoi je crois que Donald Trump sera le prochain président.

Une fois que l’instabilité aura suivi son cours, et une fois que le mal sera fait, alors les populistes seront blâmés, les élites planifiant de fondre sur nous avec le globalisme comme réponse à tout.

La question se pose alors, si c’est la stratégie mise en œuvre par les globalistes:  qu’est-ce qu’on peut y faire ?

Comme avec la plupart des rébus, le problème est souvent d’identifier la source de la solution. Autrement dit, si la centralisation et les élites derrière elle sont le problème, la décentralisation et la suppression de ces élites du pouvoir est la solution la plus efficace. Si la mondialisation forcée conduit à la ruine de l’homme, alors le tribalisme volontaire peut être le remède.

La question a en fait plus à voir avec la psychologie individuelle que la géopolitique.

Les êtres humains ont deux qualités psychologiques intrinsèques, qui peuvent collaborer ou entrer en conflit ; la nécessité de la liberté individuelle, et le besoin d’une communauté.

Nous sommes des créatures sociales. Nous pouvons accomplir de grands exploits en travaillant ensemble, mais les idées de ces exploits naissent toujours dans l’imagination d’esprits individuels. Sans le groupe, le succès de l’individu peut être fortement entravé. Sans les esprits individuels, le succès d’un groupe est impossible.

Les élites voudraient nous faire croire que la réussite individuelle et le succès de la communauté sont mutuellement exclusifs ; que nous ne pouvons pas avoir les deux. C’est tout simplement faux.

Les mondialistes affirment que si l’individu se concentre sur son propre succès, alors il ne peut pas se concentrer sur le succès du groupe. Ils prétendent que cet intérêt personnel vaniteux sabote la société dans son ensemble et conduit à la destruction de l’humanité. Par conséquent, en vertu du globalisme, l’individu doit sacrifier sa liberté de choix et d’association ; il doit sacrifier son droit de faire fructifier son travail comme il le souhaite, de sorte que le groupe puisse soi-disant prospérer.

J’affirme le contraire. Parce que tous les groupes idéologiques sont des abstractions et des faits non culturels, ils sont complètement dépendants de la réussite de l’individu afin de prospérer. Alors que l’individu peut avoir besoin de l’aide des autres, il doit être autorisé à choisir avec qui. Il doit également être en mesure de choisir comment ses idées et ses efforts seront réalisés. Sinon, les idées n’auront pas de guide ni de protecteur. Sous le régime du globalisme / collectivisme, les idées deviennent immédiatement la propriété du groupe si elles sont un jour reconnues, et le groupe ne pense pas ; le groupe n’est pas capable de penser. Le groupe n’a de mérite que tant que les individus qui le composent en ont. Le groupe n’est pas réel. Et donc, sous le contrôle d’un collectif vaporeux, de bonnes idées meurent le plus souvent.

Avec le globalisme comme l’idéologie dominante, l’accomplissement individuel disparaîtra et donc, c’est le système lui-même qui finira par tomber.

Cela ne signifie pas que la solution est de mettre fin à toute interaction ou organisation en groupe, afin que les individus puissent se libérer et former leurs propres mini-États d’un seul homme. Si tel est ce qu’une personne veut faire, très bien, mais l’échec est tout aussi probable dans ce scénario, car il serait encore sous la coupe du globalisme. Au lieu de cela, la réponse peut être un retour au tribalisme, mais basé sur le volontariat.

Nos besoins inhérents de liberté individuelle, ainsi que d’interaction avec la communauté, peuvent en effet se compléter. Le groupe n’a pas besoin de supplanter l’individu pour réussir. Chaque membre du groupe a juste besoin de partager les mêmes objectifs et de comprendre le bien-fondé de ces objectifs.

Si une personne ne comprend pas ou ne respecte pas les objectifs de ce groupe, alors elle peut facilement le quitter, ou refuser de s’y joindre. Tant qu’il reste inacceptable pour tout groupe d’utiliser la force pour contraindre une personne à y participer, alors il ne peut pas y avoir de perte de liberté individuelle. Selon ce modèle, nous avons pu voir la montée de nombreuses tribus, et de tribus dans les tribus. Certaines d’entre elles éphémères, certains d’entre elles pendant longtemps. Bien sûr, certaines vérités universelles devraient être respectées.

L’argument le plus commun contre le tribalisme, qu’il soit volontaire ou non, c’est l’argument selon lequel cela conduira à tant d’intérêts contradictoires que le chaos et la violence seront inévitables. Des guerres pour les ressources et les biens éclateront, selon certains, ou les sociétés vont faiblir dans une survie du plus fort dans un scénario à la Mad Max.

Tout d’abord, je voudrais souligner que la mondialisation et la centralisation n’ont résolu aucun de ces problèmes. Le globalisme semble mener à des guerres et à des morts avec plus d’efficacité, pas moins, et les camps [qui vont s’affronter, NdT] sont moins bien définis. Avec les élites mondiales, les gens sont constamment montés les uns contre les autres, sur la base de faux récits et de faux drapeaux. Nous devenons des pions, qui sont sacrifiés pour faire avancer leurs objectifs. Je ne vois guère comment cela peut être un système supérieur. Les guerres les pires à mener sont celles contre les tyrans centralisateurs.

Deuxièmement, alors que le conflit tribal est sûrement possible en raison de différences philosophiques, la promotion de la liberté individuelle, plutôt que celle du collectif, comme élément essentiel de la société, reste une opposition violente beaucoup moins probable.

La liberté est un concept psychologique inné et universel. Presque toutes les personnes en ont le sens et la perception de son utilité. En fait, les principes moraux les plus fondamentaux, y compris la liberté, sont partagés par tout le monde, indépendamment de leurs origines culturelles. Les seuls endroits où la liberté n’est pas respectée sont des lieux où les élites centralisatrices font leur propagande et menacent les citoyens. Regardez presque tous les systèmes totalitaires et vous les trouverez sous un contrôle auquel des globalistes ont contribué, pour donner naissance à ces monstres qui agissent en coulisses. Quand ces élites et leur influence sont enlevés pendant un certain temps, il y a généralement une résurgence naturelle du respect de la liberté au sein de cette société.

Les hommes et les femmes vont s’organiser et se rallier autour de la liberté, s’ils ne vivent pas dans le mensonge ou ne sont pas menacés. Il n’y a pas beaucoup d’idéologies qui peuvent en dire autant. Le globalisme ne le peut certainement pas.

En troisième lieu, la prochaine objection de la part des sceptiques sera qu’une poignée de contrôleurs globalistes serait préférable à des dizaines de milliers de tyrans trônant sur des milliers de fiefs. Encore une fois, ces gens ne semblent pas saisir la notion de communauté volontaire ou l’efficacité de la rébellion individuelle.

Je préférerais faire face à un millier de petits tyrans avec des armées mineures, qu’à une petite cabale de tyrans avec une armée mondiale. La différence étant qu’il est beaucoup plus facile d’effacer un tyran avec une centaine d’hommes, que d’effacer un tyran mondial avec des centaines de milliers d’hommes et disposant d’un appareil de surveillance massif contre vous. Dans un monde où la liberté individuelle est primordiale et où les gens sont armés, les tyrans mineurs seraient tellement terrifiés à l’idée de poursuivre une politique de puissance, qu’ils en seraient probablement complètement dissuadés. La protection minimale qu’ils pourraient rassembler ne serait jamais suffisante pour arrêter chaque balle volant dans leur direction.

L’idée de la communauté volontaire est si étrangère au public aujourd’hui, qu’il aurait probablement besoin d’une catastrophe avant d’adopter un tel système. Mais, puisque les élites mondiales ont déjà pris sur elles de créer les catalyseurs d’une crise économique et politique, nous pourrions aussi bien en tirer profit pour reconstruire sur ces cendres, avec la communauté volontaire à l’esprit.

Les élites ne laissent jamais une bonne crise se perdre, peut-être que nous devrions utiliser la même stratégie.
Ceci, bien sûr, exige que la liberté d’esprit non seulement survive à la catastrophe, mais aussi que l’on lutte après pour virer les élites du paysage. Il ne peut y avoir aucune tribu volontaire avec les globalistes aux manettes des mécanismes du pouvoir. Ils sont eux-mêmes, en effet, un abâtardissement d’une tribu qu’on a laissé faire par manque de vigilance, pour subversivement et systématiquement détruire toutes les autres tribus. Grâce à des chicaneries, ils ont convaincu une grande partie du monde que leur tribu ne doit sa position UNIQUEMENT qu’à son mérite.

La propagande ne fonctionne que sur un point, cependant. Au cours d’une rupture de l’ordre social normal, les gens créent invariablement leur propre ordre social, et ils le font habituellement en formant de petites tribus. Les familles se réunissent, les quartiers se rassemblent, les villes se regroupent et ainsi de suite, et ils le font volontairement, sans être agressifs ou contraints par d’autres. La valeur naturelle par défaut des êtres humains est la liberté et le tribalisme ; deux choses qui ne doivent pas nécessairement entrer en conflit. Notre défaut naturel n’a jamais été de promouvoir le globalisme ou le collectivisme total, au détriment de l’individu ; ces types de machineries sociales sont des produits de la trahison d’une minorité ayant basculé dans la folie pour la puissance.

En fin de compte, le globalisme est voué à s’écraser dans une boule de flammes, mais pas avant que les globalistes ne tentent d’emmener tout le monde avec eux. Il nous incombe de commencer à construire nos tribus maintenant, plutôt qu’après que la situation sera devenue absolument sombre. Grâce à la production localisée, des modèles commerciaux alternatifs, l’organisation locale d’aide et de défense mutuelle et les principes de la liberté, l’Amérique pourrait devenir un réseau de tribus au sein d’une tribu ; un système fiable construit autour de la redondance plutôt que de l’interdépendance.

Les globalistes ? Eh bien, ils vont essayer de nous arrêter. Mais, au moins à ce stade, les oppositions seront plus clairement définies. Je ne peux pas penser à une meilleure guerre où combattre, qu’une guerre pour arrêter les offenses barbares des élites mondiales. Et quand tout sera fini, je me réjouirai de voir naître une société plus complexe et chaotique, où la rationalisation collectiviste sera abandonnée pour un Ouest sauvage d’associations bénévoles, une terre où les tribus erreront librement.

Brandon Smith

 
Note du traducteur 

Brandon fait un peu un rêve éveillé, sans doute nourri des expériences indiennes à forte connotation anarchiste, au sens véritable du terme, où chacun doit assumer sa part de responsabilité. On peut aussi penser aux sociétés celtes, qui refusaient l'autorité centrale et ne désignaient de chef que pour le temps d'une bataille ou d'une guerre. Mais, que de chemin à parcourir pour y revenir et que va-t-on faire des acquis de la modernité ? Devra-t-on les laisser derrière nous ? Comment ne pas laisser de nouveau la technosphère nous dominer, comme elle le fait actuellement ? De vastes questions qu'il faudra bien un jour aborder tous ensemble.

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