lundi 21 novembre 2016

Guerre Hybride 8. Stratégies de guerre hybride contre l’Afrique (1A)

Article original de Andrew Korybko, publié le 11 Novembre 2016 sur le site Oriental Review
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Hybrid Wars 8. Strategies Against Africa – Introduction


Les régions africaines, leurs leaders respectifs (et potentiels) et les scénarios de conflits interrégionaux

Le texte introductif préfaçait les concepts généraux que l’auteur extrapolera plus loin dans la recherche. Maintenant que les bases de la recherche analytique globale et les contours de la carte de référence sont sur la table, il est temps de commencer à explorer l’influence de l’hégémonie et du régionalisme institutionnel sur la géopolitique africaine, en enquêtant largement sur les menaces asymétriques endémiques de chaque région et en commençant à élucider la vision globale de la Route de la Soie de la Chine pour le continent.




La méthode préférée de l’auteur pour expliquer la géopolitique de l’Afrique est de commencer aussi largement que possible et ensuite progressivement de devenir plus spécifique, avec un continuum complet de l’étude menant finalement le lecteur à la solide compréhension des plans visionnaires de la Chine. Pour commencer, il est nécessaire de diviser l’Afrique en cinq régions distinctes et d’identifier l’État au sein de chacune de ces régions qui détient le pouvoir démographique, économique et militaire le plus influent (qualifié de leadership) et possède le potentiel le plus prometteur à long terme (en termes opérationnels) pour devenir un poids lourd régional s’il n’en est pas déjà un :

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  • Brun – Afrique du Nord – Égypte.
  • Jaune – Afrique de l’Ouest – Nigeria.
  • Orange – Corne et Afrique de l’Est – Éthiopie.
  • Bleu – Centre-Afrique du Sud – République démocratique du Congo (RDC).
  • Rouge – Cône Sud – Afrique du Sud.
Interprétation

On doit dire immédiatement que la carte ci-dessus est une représentation conceptualisée qui comprend à la fois les réalités actuelles et prospectives (ces dernières en référence à la RDC) et que les zones hachurées sont des estimations brutes de la répartition approximative de chaque région. Il y a certainement des limites à l’influence déterminée de chaque pays, et il est prévisible que des coalitions, en concurrence à la fois dans leur propre sphère et en dehors de celle-ci, se formeront pour contester le leadership de l’État donné sur ladite région. Par exemple, les anciennes colonies françaises d’Afrique de l’Ouest ont leur propre monnaie contrôlée par Paris et considèrent collectivement l’ascendant régional du Nigeria avec suspicion.

Cela a été particulièrement évident quand il s’est agit du Tchad et de son implication militaire contre les terroristes dans le nord-est du Nigeria, sans invitation (mais sans opposition). Certainement imparfaite à certains égards, la carte simplifiée présente un instantané relativement précis des processus géopolitiques plus larges qui sont actuellement en cours en Afrique et permet aux observateurs d’extrapoler assez précisément leur trajectoire prévisible. La carte ne doit donc être considérée que comme un modèle simple de travail par lequel le lecteur peut acquérir une idée généralisée sur le continent et un prisme de perspective à travers lequel il peut ainsi interpréter le reste de l’analyse de la guerre hybride qui s’y déroule.

Points focaux de chevauchement

L’introduction a parlé d’une partie du potentiel de chevauchement entre les régions précédemment identifiées de l’étude sur la guerre hybride, mais vu que la carte la plus récente est quelque peu différente pour catégoriser l’ensemble du continent en blocs géographiques, il est nécessaire d’évoquer succinctement certains des domaines de chevauchement qui n’ont peut-être pas été abordés auparavant.

Liaison centre-nord

Cette poudrière est définie comme la zone de convergence entre le Tchad, la République centrafricaine (RCA), le Soudan et le Sud-Soudan, et elle est marquée par un éventail d’interrelations entre les acteurs étatiques et non étatiques dans leurs affaires respectives. Le Tchad et le Soudan avaient précédemment plaidé en faveur d’une influence dans la région du Darfour, et N’djamena [capitale du Tchad, NdT] exerçait également une influence dans les régions musulmanes du nord de la RCA. Khartoum est impliqué dans une guerre par procuration provoquant des allés et venues avec Djouba [capitale du Sud Soudan, NdT] le long de leur frontière partagée qui voit les deux côtés soutenir un mélange d’acteurs non étatiques rebelles (dont certains sont définis par les gouvernements ciblés respectifs en tant que terroristes). Il est notoire que le croque-mitaine est Joseph Kony, avec son Armée de résistance du Seigneur, qui opère entre la RCA et le Sud Soudan. La carte ci-dessous conceptualise l’interaction dangereuse entre les forces dans cette région totalement déstabilisée et montre que les seuls facteurs manquants sont l’implication de la «diagonale géographique» du Tchad vers le Sud-Soudan et du Soudan vers la RCA ainsi qu’une possible influence humanitaire / militante depuis la RCA jusqu’au Tchad (ce qui n’est pas improbable si les tensions confessionnelles redoublent).

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Grabuge montagnard

La zone montagneuse qui chevauche les frontières de la RDC et de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi est la zone de chevauchement régional la plus propice aux conflits. Après la fin de la Seconde Guerre du Congo ( «Guerre mondiale de l’Afrique»), des milices pro et anti-gouvernementales ougandaises et rwandaises ont fini par contrôler cette partie de la RDC et par s’emparer des gisements rentables situés ici. Il y a beaucoup de trafics transfrontaliers légaux et illégaux entre les deux parties, et il est bien connu que les conflits d’un côté des montagnes pourraient facilement se répandre de l’autre en raison des liens économiques et démographiques bien établis qui les relient. Le Burundi figure dans l’équation parce que c’est le maillon «faible de l’Afrique de l’Est», un État en guerre civile récemment remise sur le métier dans le cadre du programme américain de guerre hybride contre la Chine (qui sera abordé plus tard dans la section appropriée). La déstabilisation dans ce pays pourrait facilement se déplacer vers l’ouest et le nord vers la RDC et le Rwanda, créant ainsi une conflagration ethno-régionale tri-étatique qui en viendrait inévitablement à impliquer aussi l’Ouganda.

Pour le moment, cependant, l’influence dominante entre les deux régions africaines identifiées est assez unilatérale, le Rwanda et l’Ouganda exerçant un contrôle sur la RDC et non l’inverse. Cela s’explique principalement par le fait que leurs ressortissants respectifs et leurs milices affiliées (à la fois pro et anti-gouvernementales) créent une sorte de «profondeur stratégique» qui a profondément pénétré à peu près dans tous les niveaux de la vie dans l’est de la RDC. Cependant, si la RDC est revenue sur les rails après avoir été spectaculairement mise à l’écart par la guerre clandestine de l’Occident contre elle au début des années 1960 et affaiblie par la Première et la Seconde Guerre du Congo, il est prévisible que le flux d’influence transfrontalier s’égalise ou même s’inverse si les facteurs démographiques appropriés sont exploités dans des bonnes conditions géopolitiques.

Quel que soit le mouvement d’influence positif dans l’un ou l’autre sens, si les déclencheurs de guerre hybride transfrontalière sont activés, il est probable que la déstabilisation générale peut également impliquer la Tanzanie et peut-être même la Zambie. La dernière possibilité est plus vraisemblable si une nouvelle campagne séparatiste ou anti-gouvernementale est lancée dans la région du Katanga, ce qui pourrait être le cas si l’ancien gouverneur populaire et le chef de l’opposition Moisi Katumbi agitait le potentiel de régionalisme au cas où le président Kabila entrerait en lice pour ce qui serait un troisième mandat inconstitutionnel, en retardant les élections, ou en l’accusant (à tort ou à raison) de commettre des fraudes électorales pour l’aider, lui ou un successeur politique adoubé, à gagner dans les urnes.

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Terreur dans le Sahara

Le prochain conflit inter-régional en gestation en Afrique va faire intervenir des groupes terroristes au Sahara, en particulier l’interaction entre les organisations militantes transnationales opérant dans les vastes étendues entre le Mali, la Mauritanie, l’Algérie, le Niger et la Libye. La guerre de l’OTAN contre la Libye a détruit l’État le plus prospère et le plus stable d’Afrique et a été le catalyseur de la déstabilisation du reste des États susmentionnés en aval par le canal nouvellement ouvert d’armes et de militants qui a été créé dans l’ancienne Jamahiriya. Ce vaste espace est peu peuplé, mais il est riche en gisements de pétrole, de gaz naturel et d’uranium. Pour cette raison, le terrorisme sahraoui affecte directement le commerce mondial de ces produits de base et les intérêts de certaines grandes puissances et de leurs principales sociétés transnationales.

À titre d’exemple, le leader nucléaire Areva contrôle les mines d’uranium au Niger, et le contingent militaire français à l’intérieur du pays est également chargé de les protéger, entre autres responsabilités. En outre, le mélange de déstabilisation de la région, de faibles prix de l’énergie et l’évolution rapide de l’industrie du GNL [gaz naturel liquéfié] ont conduit à l’abandon définitif de la proposition d’un gazoduc transsaharien partant du Nigeria vers le sud de l’Europe via le Niger et l’Algérie. Mais l’idée qui n’est pas dépourvue de sens demeure une possibilité susceptible d’être un jour relancée.

L’élargissement du périmètre inter-régional de la déstabilisation libyenne qui sévit actuellement au Sahara, le détournement terroriste du mouvement d’autodétermination «Azawad» des Touaregs en 2011-2012 au Mali a également entraîné un effet de retombée de la violence islamique / salafiste au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, des pays hors de la zone du Sahara qui font partie de la grande région de l’Afrique de l’Ouest. Par conséquent, les deux plates-formes de lancement de la déstabilisation inter et intra-régionale peuvent être identifiées comme la Libye et le Mali, ce dernier n’ayant été totalement déséquilibré qu’après l’effondrement de la Libye, suite à la guerre menée par l’OTAN, dirigée par les USA contre ce pays.

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Le Malawi enclavé

Autrefois partie de l’Empire britannique et administré conjointement avec la Zambie et le Zimbabwe en tant que membre de la «Fédération centrafricaine» au cours des derniers jours du colonialisme, le Malawi est classé dans la sphère d’influence régionale du Cône Sud parce que la plupart de ses échanges internationaux se font à travers le Mozambique. Le pays enclavé est l’un des pays les plus pauvres et parmi les moins développés du monde et la pauvreté extrême de l’État a créé une situation où le sentiment anti-gouvernemental peut être facilement manipulé.

Bien que le Malawi ne fasse pas directement partie du grand réseau intégré de la Route de la Soie de la Chine en Afrique, les deux pays se sont rapidement rapprochés sur le plan économique au cours des deux dernières années, après que l’État africain a désavoué ses relations d’une dizaine d’années avec Taiwan, suscitant une consternation discrète des États-Unis et poussant Washington à ordonner à son plus haut diplomate dans le pays de se préparer à un coup d’État et à une éventuelle tentative de guerre hybride.
La position géopolitique du Malawi est telle que toute déstabilisation à grande échelle à l’intérieur des frontières du pays pourrait facilement se propager au Mozambique, mais le plus important pour l’intérêt de la recherche, c’est qu’elle pourrait aussi probablement se déplacer vers le nord en Zambie et en Tanzanie, deux pays pivots impliqués dans la Route de la Soie transcontinentale de la Chine. En raison du potentiel de débordement de ce conflit qui pourrait venir d’un État apparemment minime et supposé géopolitiquement non pertinent comme le Malawi, il est exact de l’appeler «deuxième Burundi» en termes de probabilité qu’il puisse être utilisé pour déclencher une conflagration régionale qui pourrait ensuite compenser la vision intégratrice de la Chine pour le continent.

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Si elle devait coïncider avec une guerre hybride au Burundi, une guerre prospective planifiée au Malawi offrirait une double dose de déstabilisation à la Tanzanie et pourrait être utilisée pour déclencher une plus grande zone de conflit transrégionale entre l’Ouganda et le Mozambique.

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En outre, il existe un potentiel (qui sera discuté à un stade ultérieur de la recherche) qui pourrait soit déclencher une crise sécessionniste du Katanga ou un mouvement antigouvernemental comme mentionné précédemment, soit être programmé pour coïncider avec lui pendant les élections qui sont provisoirement prévues pour la fin de 2016. Si ce scénario se produit, alors une série de conflits latents éclatant simultanément marquerait certainement la fin de tous les plans d’intégration transcontinentaux de la Chine, bien qu’il puisse encore être possible de sauver ceux qui ne traitent qu’avec l’Est Africain (et qui seront également décrits plus loin en détail).

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La vraie guerre mondiale africaine

Le scénario cauchemardesque qui pourrait un jour éclore en Afrique serait de voir les zones de conflit équatoriales et sous-équatoriales actives et potentielles trouver un moyen de se relier les unes aux autres et transformer tout le continent en un champ de bataille de guerre hybride massive. Bien qu’un peu farfelue à l’heure actuelle et tactiquement entravée par le pare-feu géographique de l’immense jungle en RDC, si une autre «guerre mondiale africaine» se déroulait au Congo, la déstabilisation qui en résulterait pourrait suffire à surmonter cette difficulté physique et à engendrer un trou noir de chaos qui déclencherait une véritable «Guerre mondiale africaine» finissant par relier les terroristes sahariens aux militants du lac Malawi. Cela pourrait être réalisé d’une manière assez réaliste par une épidémie de troubles à grande échelle dans la zone tampon entre le Niger et le Tchad et les infrastructures de la Route de la Soie dans la région de la Zambie, de la Tanzanie et du Katanga.

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Bases militaires étrangères non africaines
En phase avec le thème actuel de la sécurité, les forces armées étrangères non africaines ont laissé une empreinte remarquable sur le continent. Pour la plupart, ce sont principalement les États-Unis et la France qui ont étendu leurs unités sur la totalité de ce continent, même si Washington prétend «officiellement» qu’il n’a qu’une seule installation militaire à Djibouti. Malgré le «jargon» technique des déclarations du Pentagone, le journaliste d’investigation Nick Turse a déterré des tas de preuves montrant que des bases de drones, des hubs logistiques, et d’autres avant-postes cachés facilitant la guerre, sont subrepticement utilisés partout en Afrique. Le lecteur est fortement encouragé à lire les œuvres de cet auteur et à se familiariser avec ses découvertes, car elles détaillent les contours de la guerre de l’ombre que les États-Unis ont menée en Afrique depuis le 11 septembre. Pour résumer le rôle des États-Unis en Afrique de la manière la plus concise possible, le Pentagone effectue régulièrement des exercices d’entraînement avec pratiquement toutes les forces armées africaines d’une manière ou d’une autre et garde une présence plus durable dans la zone contiguë du Sahara et du Sahel qui s’étend de l’Atlantique à l’océan Indien et a été appelée «La nouvelle route des épices». Comme on peut le voir à partir du dernier lien, voici une carte montrant à quoi ressemble ce réseau, surnommé aussi «la tranchée de l’hippopotame», d’un point de vue continental, mais il faut garder à l’esprit que l’Éthiopie ne fait plus formellement partie de ces arrangements après avoir demandé aux États-Unis de retirer leur base de drone au début de 2016 dans les mois suivant la publication de l’article original.

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L’autre puissance militaire la plus activement impliquée en Afrique est la France, qui avait colonisé un gros morceau du continent à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. La partie la plus active de sa force est déployée dans la région du Sahel dans le cadre de l’«Opération Barkhane» qui s’étend sur ce que l’on appelle les pays du «G5 Sahel» de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad. Par ailleurs, Paris entretient également des troupes au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon, en République centrafricaine (RCA) et à Djibouti. Voici à quoi ressemblent les déploiements militaires de la France quand ils sont tracés.

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  • Rouge: G5 Sahel.
  • Rose tous les autres.
En comparant les deux cartes, on peut observer un chevauchement militaire entre les États-Unis et la France au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad, en RCA et à Djibouti.

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Alors que la majeure partie de la double concentration des bases militaires étrangères se trouve en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, le fait qu’elle soit également présente à Djibouti ne doit pas être négligé. En fait, la minuscule nation de l’Afrique de l’Est a une importance militaire disproportionnée car elle accueille simultanément des bases américaine, française, japonaise, chinoise et bientôt même saoudienne, ce qui en fait une anomalie militaire globale à cet égard. Avec l’accent mis maintenant sur l’Afrique de l’Est, il est opportun d’affirmer que cette partie du continent au-delà de Djibouti est également fortement militarisée par les forces étrangères. Les Émirats arabes unis sont soupçonnés d’avoir une base navale en Érythrée et de projeter des installations dans la région autonome de Somalie, le Somaliland, alors que la Turquie est également en train de construire une base militaire dans le pays déchiré par la guerre civile. En plus de cela, le Qatar maintient une petite quantité de «casques bleus» en Érythrée et à Djibouti depuis 2010, dans le cadre de la responsabilité de l’ONU, supposée être une «médiation» entre les deux parties après un conflit frontalier tendu en 2008. Cette concentration stratégique des forces laisse croire que l’Éthiopie, enclavée mais économiquement prometteuse, est encerclée, en particulier par les États du golfe, l’Arabie saoudite, le Qatar et les EAU, ce fait important sera abordé plus tard lorsque la recherche se focalisera sur la région de la Corne de l’Afrique.

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  • Rouge : États de la Corne de l’Afrique avec des bases militaires étrangères.
  • Orange : Éthiopie.
Blocs militaires africains
Bien qu’il y ait une présence militaire non-africaine diversifiée sur tout le continent, l’Afrique a cependant pu rassembler un réseau de blocs de sécurité militaire régionaux qui fonctionnent sous l’égide de l’Union africaine (UA). Les Forces africaines en attente, telles qu’elles sont nommées, sont divisées en fonction des communautés économiques régionales (CER) et des régions et des domaines de responsabilité définis. Les limites économiques de la plupart de ces blocs géographiques se chevauchent avec celles des militaires et seront décrites plus en détail dans la section suivante, mais pour l’instant, voici l’allocation des bases de l’UA.

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  • Marron : Capacité régionale de l’Afrique du Nord.
  • Jaune : CEDEAO.
  • Pourpre : Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
  • Orange : Force de réserve de l’Afrique de l’Est (EASF).
  • Rouge : Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Note : Le Soudan du Sud n’est pas encore un membre à part entière de la Force de réserve de l’Afrique de l’Est, tandis que l’Angola et le Burundi sont énumérés comme ayant des responsabilités partagées au sein de leur CEEAC, de la SADC et de l’EASF, respectivement. De plus, il est important de souligner que la communauté de l’Afrique de l’Est est partagée entre le Soudan du Sud, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et l’engagement du Burundi envers le FASA, les responsabilités supplémentaires du Burundi envers la CEEAC et l’intégration de la Tanzanie dans la zone de responsabilité de la SADC. Étant donné que le Maroc ne fait pas partie de l’UA en vertu du différend concernant le Sahara occidental, il ne fait partie d’aucun accord sur des forces africaines à quelque titre que ce soit.

La dernière chose à souligner sur les blocs militaires africains est que le Nigeria, le Niger, le Cameroun et le Tchad ont aligné leurs forces pour combattre la menace Boko Haram qui afflige leur bassin commun autour du lac Tchad. Si on replace cela sur une carte, cela ressemble superficiellement à une formidable alliance militaire, mais c’est en fait une force mal coordonnée et en compétition interne dominée par le Nigeria et le Tchad se suspectant mutuellement.

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Andrew Korybko est commentateur politique américain. Il travaille actuellement pour l’agence Sputnik. Il est en troisième cycle de l’Université MGIMO et auteur de la monographie Guerres hybrides : l’approche adaptative indirecte pour un changement de régime (2015). Ce texte sera inclus dans son prochain livre sur la théorie de la guerre hybride. Le livre est disponible en PDF gratuitement et à télécharger ici


Note du traducteur

Il est utile de se munir d'une carte détaillée pour suivre les analyses de l'auteur, notamment parce que les noms des pays ne sont pas indiqués sur ses cartes, sans doute pour ne pas les surcharger.

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