mardi 8 novembre 2016

La grosse dame a un chat dans la gorge

Article original de James Howard Kunstler, publié le 7 Novembre 2016 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Homey D Clown For President 2016 I3 by ISDAMan

Une puissante nausée jaillit à travers le pays comme le terrible jour s'en vient. Qui recevra la tache noire du destin mardi? Je ne voudrais pas être lui ou elle lors de cette horrible journée. Le vaisseau amiral de la modernité a perdu son mojo tant vanté et personne ne sait quoi faire à ce sujet alors que le porte-avion USS-USA fait des embardées dans le maelström.

Beaucoup d'opinions «là-bas» soutiennent que nous devrions assister à une élection à rebondissements, avec des résultats disputés sur chaque colline d'une mer à l'autre. Ce scénario suggère des résultats variés, tous assez mauvais:
  1. L'élection est une fois de plus reléguée à une affaire de la Cour suprême, seulement cette fois, cela se termine dans un mouchoir de poche et on a une crise constitutionnelle sur les bras.
  2. Peut-être en fonction du scénario 1, cela finit à la Chambre des représentants des États-Unis. L'idée est que les membres de cette chambre ne se limitent pas à Trump ou à HRC. Ils peuvent voter pour qui ils veulent.
  3. Beaucoup de bavardage sur le web puis le président Obama invoquant une sorte d'urgence avec l'élection renvoyée jusqu'à ce que certains conclaves de vizirs politiques puissent trouver une façon de s'en sortir. Peu probable, mais possible.
Le directeur du FBI, James Comey, en accordant à Hillary un sursis de dernière minute, dans le cas du serveur de messagerie électronique, a roter des vapeurs de carpes en décomposition à travers le paysage politique. Comment ont-ils pu jeter réellement un œil sur 650.000 courriels en une semaine? Bien sûr, le FBI ne publie pas d'accusations; C'est le travail de l'Attorney Général Loretta Lynch au ministère de la Justice. Le FBI ne fait que des renvois criminels. Mais cela permet de ne pas trop insister sur cette question parce que la question beaucoup plus grave est l'affaire de la Fondation Clinton, et l'évident trafiic d'influence alors que HRC dirigeait le Département d’État.

Ce cas actuellement éclipsé n'est pas clos. Il envoie l'odeur non pas d'une seule carpe pourrissante mais d'une masse entière de baleines mortes sur la plage. La moitié des émirs en Arabie ont laissé pleuvoir des millions sur la fondation pour faciliter les transactions d'armements ou pour influencer la politique de l’État, et ce n'était qu'une partie de ce qui ressemble exactement à une opération classique de racket. L'histoire de la Fondation Clinton ne va pas disparaître de sitôt et elle va aspirer tout l'air de l'arène publique pour aussi longtemps qu'Hillary occupera le bureau ovale.

Tout cela masque la calamité de la banque et des finances qui entraîne le tourbillon qui tourne encore et toujours. Grâce aux huit années d'expériences de la banque centrale, les moteurs du capital sont encrassés par des additifs politiques comme le QE et le ZIRP. Rien n'est à son prix réel surtout pas l'argent. Tout a fonctionné sur un éther de fraude comptable. Nous ne pouvons pas aborder les réalités des ressources derrière la fraude, en particulier la fin du pétrole bon marché. Et le résultat net est le ralentissement déjà manifeste des affaires mondiales. Les gourous des banques font semblant d'être confondus par tout cela parce que tout - leurs réputations, leurs emplois, leur fortune - dépend du récit Potemkine d'une expansion économique toujours plus grande qui se trouve juste au détour du chemin.

Ça ne va pas arriver. Ce qui nous attend au coin de la rue, c'est une lutte mondiale pour les restes de table du dernier banquet techno-industriel. Ces miettes sont quand même susceptibles de fomenter un conflit cinétique. Ni Hillary ni Trump ne semblent avoir une idée de ce que cela signifie et ils risquent de mal interpréter les vrais signaux au milieu de tout ce bruit et de déclencher une guerre inutile. Hillary est déjà mal partie avec ses caquetages sur les supposés «pirates russes» de l'élection.

La tragédie de Trump est qu'il a représenté une liste de griefs légitimes mais les a très mal emballés puis les a trahis avec un comportement si aigre et brut qu'il a souvent semblé ne pas être assez sain d'esprit pour occuper les hautes fonctions. Ses partisans ont laissé cela de côté, en disant qu'il était assez bon et qu'il personnifiait un "allez vous faire foutre" géant à la classe politique. Non, ce n'était pas assez bon parce que dans le processus, il a délégitimé ces questions.

Par exemple, il y a d'excellents arguments pour opérer un «temps mort» sur la question de l'immigration. Le Congrès a agi sur cela en 1925, après un demi-siècle d'inondation d'immigration nécessaire pour remplir les usines du début du 20e siècle. Le consensus sur ce changement de politique a été atteint avec une rancœur minimale - et juste à temps, soit dit en passant, pour la Grande Dépression, lorsque l'emploi manufacturier s'est effondré. Nous sommes également dans un effondrement de l'activité, mais cette fois, il n'est pas dit que cela ne touchera que les quelques ouvriers d'usine qui restent. Ce sera tout le monde, des comptoirs McDonalds aux emballeurs d'obligations de Goldman Sachs.

L'establishment obtiendra son "allez vous faire foutre" de toute façon. Je suis d'accord avec l'argument avancé par d'autres que ce serait probablement mieux pour Hillary de gagner, parce que de cette façon, les bonnes personnes (la bande déjà au pouvoir) seront blâmés pour la descente dans le maelstrom et elle sera rapidement balayée.

À peu près n'importe quoi peut se lever à travers l'Amérique après cela, un vrai maïs nazi qui succède à Trump dans la branche folle de la politique conservatrice ... une seconde guerre civile ... ou un Monde fait à la Main. Je détecte une conscience générale que le pays doit passer par quelque épreuve d'épique pour se redresser. Eh bien voilà, cela arrive juste à temps sinon ce sont des vacances en enfer.

Moi? Je vais déposer mon vote pour Homey D. Clown, parce que lui ne va pas augmenter le bordel ambiant.

James Howard Kunstler

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